Vu en Allemagne: Wolfang EBERT

EIN MALER AUS BERLIN IN OFFENBURG

UN PEINTRE DE BERLIN À OFFENBOURG

1 Angezogen

Angezogen, 2013, Tusche und Rohrfeder auf Papier, 24 cm x 18 cm

Die Sprache des Bildes als eine im Machen erfahrene und entwickelte Sprache des Materials

La peinture, un langage acquis qui s’enrichit en travaillant la matière
2 Fest vertäuen II
Fest vertäuen, 2012, Tusche, Acryl und Collage auf Papier, 50 cm x 40 cm
Der folgende Text ist der Auszug einer Rede, die Wolfgang Ebert anlässlich einer Ausstellung von Quinz’Art gehalten hat. Indem er selbst über das Entstehen seiner Bilder spricht, ermöglicht Ebert uns einen authentischen und persönlichen Zugang zu seiner Kunst. Diese jedoch zu erklären oder gar autobiografisch zu deuten, ist nicht sein Ziel. Vielmehr lädt uns der Künstler dazu ein, dem konzentrierten, ruhigen Verlauf seiner malerischen Geste zu folgen und so das dabei Gesehene und dabei Empfundene als ein Spiegelbild unseres Inneren zu erfahren.

Le texte suivant est extrait d’un discours que Wolfgang Ebert a tenu à l’occasion d’un vernissage de Quinz’art. C’est en parlant lui-même de sa peinture que l’artiste nous propose de façon personnelle et authentique une approche de son art. Par contre, il n’a pas l’intention d’expliquer sa peinture ou de l’interpréter sous un angle autobiographique. L’artiste nous invite avant tout à revivre le chemin qu’à parcouru la couleur. Ainsi nous suivons le geste concentré et calme du peintre. Et c’est en suivant le voyage qu’a fait la peinture pour devenir forme que des images et des associations émergent pour nous révéler ce qui est vivant en nous.

3 umschlungen III

Umschlungen, 2014, Acryl auf Papier, 50 cm x 40 cm

Ich erhebe nicht den Anspruch, das in meiner Muttersprache formulierte anschließend wörtlich zu übersetzen. Jede Sprache hat ihre eigenen Gesetzmäßigkeiten, ihre eigenen Bilder, ihren eigenen Charme. Wer Deutsch und Französisch versteht, hört also immer noch etwas Neues. Da ist immer noch etwas dazwischen. Hören wir auf die Zwischentöne! Erleben wir Sprache! Es gibt nicht nur die gesprochene und geschriebene Sprache. Es gibt auch die Sprache des Bildes, die Sprache der Malerei, die Sprache des Materials. Diese Sprache kann ich nicht verstehen, aber ich kann sie wahrnehmen, kurz: Ich kann sie erleben und empfinden, wenn ich bereit dafür bin.

Je ne cherche pas à traduire mot à mot ce que je vient d’exprimer dans ma langue maternelle. Chaque langue a ses propres règles, ses propres images, son propre charme. Celui qui comprend l’allemand et le français lira donc toujours de nouveaux aspects. Il y a des différences, c’est sûr. Donc, veillez bien aux nuances et profitez-en si vous les comprenez. Vivez pleinement la langue voire le langage. Il n’y a pas seulement la langue écrite et la langue parlée. Il y a aussi le langage du tableau, le langage de la peinture, bref, le langage de la matière travaillée. On ne peut pas comprendre ce langage mais on peut le saisir. Je peux ressentir ce langage si j’y suis prêt et ouvert.

4 Im grünen Grund III

Im grünen Grund, 2012, Acryl auf Papier, 100 cm x 70 cm

Ich möchte Ihnen also etwas über die Sprache der Farbe erzählen. Ich bin Maler. Wenn ich also über die Sprache der Farbe berichte, so aus der Sicht des Machenden. Im Formungsprozess erfährt der Maler die Sprache seines Materials, er findet seine ihm gemäße Sprache und er erfindet tagtäglich neu.

Je suis peintre. Alors, si je parle du langage de la peinture je prends la perspective non pas du spectateur mais celle du peintre. C’est en travaillant la peinture que le peintre apprend la langue de la matière. Il réinvente ainsi perpétuellement son propre langage.

6 sich öffnend OAO Ib

Sich öffnend, 2012, Acryl auf Papier, 100 cm x 70 cm

Die Figur aus dem Fluss der Farbe

La figure émerge de la fluidité de la couleur

Es geht mir offenbar wie Matisse, wenn er bekennt, das er mit der Figur sein quasi religiöses Lebensgefühl am besten ausdrücken könne. Auch in jenen Bildern, die in unzähligen Lasuren über Monate hinweg geschichtet wurden, finde ich schließlich wieder zurück zur traditionellen Relation zwischen Figur und Grund.

Apparemment, je me sens proche de Matisse quand il proclame pouvoir s’exprimer le mieux à travers la figure humaine. D’une manière où d’une autre, même dans les tableaux où j’ai du mal à me rappeler le nombre de couches de peinture que j’ai mises pendant des mois, je finis par retourner à la relation traditionnelle entre la figure et le fond.

5.1 Innenleiter 350 II

Innenleiter, 2013, Tusche auf Papier, 30 cm x 21 cm5.2 Weich geborgen

Weich geborgen, 2013, Tusche auf Papier, 30 cm x 21 cm

5.3 Innenlicht 350 III

Innenlicht, 2013, Tusche auf Papier, 30 cm x 21 cm

Ich fasse den Menschen nicht als etwas Festes, Vorbestimmtes und Gegebenes auf. So baue ich die Figur nicht aus fester Farbe auf. Ich forme die Farbe im Fluss. Ich lasse es fließen. Einiges kann ich hier steuern und mit Hilfe der gesammelten Erfahrung auch planen: Ein dunkler Tuschefleck bildet die Basis. Ein mit Wasser gefüllter Pinsel erweitert die Form zu einem lichteren Oberkörper, der im Kopf seinen Abschluss findet. Neben dem Geplanten kommt auch der Zufall ins Spiel. Im deutschen Wort steckt es drin: Mir fällt etwas zu. Ich nehme es wie ein Geschenk des Materials an. Die aus dem Fluss entwickelte Form erhält so ihre Frische und Lebendigkeit. Die mobile, flüssige Farbe sucht sich Weg und Halt im Bildgeviert. Der Mensch wird als ein Entstehender, als ein sich Suchender erfahrbar.

«L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. (…) autrement dit, il n’y a pas de déterminisme. L’homme est libre. L’homme est liberté,» disait Jean-Paul Sartre. Comme lui, je ne pense pas qu’il y ait une sorte de prédétermination. Par conséquent, je ne dessine pas la forme avant de la peindre. La peinture n’est pas fixe et ferme. Elle est fluide. Je travaille avec cette fluidité. Jusqu’à un certain point, je peux maîtriser la matière fluide. Grâce à mon expérience, je peux prévoir la forme, la préparer: une tache foncée constitue la base de la figure. Avec un pinceau rempli d’eau je peux étaler l’encre pour former un torse plus clair et transparent, puis vient la tête qui l’achève. Mais à part ce que j’ai prévu, il y a toujours le hasard qui entre en jeu. Pour la peinture on parle des formes accidentelles. Je n’aime pas du tout le côté négatif de ce mot. Je préfère le mot allemand „Zufall“. Suite au hasard, il y a quelque chose qui tombe dans mes mains. C’est comme un cadeau et je peux en profiter: ein glücklicher Zufall. Grâce à ce hasard, la forme est fraîche et vivante. La couleur fluide cherche son chemin et finit par trouver sa forme et son appui en ce tenant droite, couchée ou assise dans le format.

7.1 Sitzend - im Rückfluss OAO Ib

Sitzend – im Rückfluß, 2013, Rohrfeder auf Papier, 30 cm x 21 cm

Hinzugefügtes Wasser ermöglicht es der Farbe, sich auszudehnen, zu atmen, Volumen zu entfalten und körperhaft zu werden. Der meist helle Bildgrund wird von der Form aufgenommen. Der Körper wird zu einer Hülle. Wie ein Gefäß schließt die Form helles Licht in sich ein.

En ajoutant de l’eau, la couleur peut s’étaler, respirer, atteindre du volume et former un corps. Le fond qui est clair pour la plupart du temps est intégré par cette forme. Le corps intègre et enveloppe le fond. Il devient une sorte de housse. Comme un récipient le corps enferme la lumière. Il est rempli de lumière.

Bandfigur sitzend, 2013, Rohrfeder auf Papier, 30 cm x 21 cm

Die Farbe umspült Kopf und Körper. Es gibt keine individuellen Gesichtszüge eines wieder erkennbaren Gegenübers. Vielmehr bietet die Figur uns an, wie in eine Hülle in sie hineinzuschlüpfen. Wir tauchen ein und können so den Verlauf der Farbe, also das Entstehen der Form nachempfinden. Wie beim Malen stellt sich auch beim Betrachten jene konzentrierte Ruhe ein. Für diese ist es wichtig, in der Formgebung einfach zu bleiben. Max Liebermann bringt den Abstraktionsprozess der Zeichnung auf den Punkt: „Zeichnen heißt weglassen.“

La couleur enveloppe la tête et le corps. Il n’y a pas de traits individuels d’une personne qu’on peut reconnaître. La figure nous propose plutôt de glisser dedans comme dans une housse. Nous plongeons dedans et ainsi nous revivons le voyage qu’a fait la couleur pour devenir forme. Comme en peignant le tableau, c’est aussi en le regardant qu’il faut prendre son temps. Nous devenons calme. Pour avoir cette concentration dans toute sa tranquillité il est indispensable de simplifier la forme. C’est ce processus d’abstraction du dessin que le peintre allemand Max Liebermann précise en disant: „Dessiner c’est renoncer aux détails.“

7.3 Mit weiter Brust 350 OAO II

Mit weiter Brust, 2013, Rohrfeder auf Papier, 30 cm x 21 cm

Das Weggelassene, das Offene der Form und des Raumes ist nicht mit Beliebigkeit gleichzusetzen. Der ungegenständliche Maler Ad Reinhard zeichnete dazu eine Karikatur. Empört fragt der Betrachter: „Was soll das denn darstellen? (Darin kann wohl jeder sehen, was er will.)“ Aus dem soeben verlachten, ungegenständlichen  Bild bohrt sich ein Arm. Der ausgestreckte Zeigefinger richtet sich auf den Museumsbesucher und die abstrakten Strukturen des Bildes formen sich zu einer erbosten Fratze, die den Betrachter anraunst: „Was stellst du den dar?!“

Le fait de renoncer à la représentation d’une forme détaillée et réaliste et de jouer avec la couleur et les formes ne veut pas dire que cette peinture est le résultat du hasard pur et simple. Profiter d’une certaine liberté dans sa peinture ne veut pas dire que chacun peut voir ce qu’il veut. En fin de compte, il s’agit d’une forme travaillée dans toute sa liberté. Donc, elle est digne d’être prise au sérieux. Pour répondre au regardeur qui face à un tableau non figuratif demande ce que cela représente le peintre abstrait Ad Reinhard a dessiné une jolie caricature. Au moment ou le visiteur de musée éclate de rire, un bras sort du tableau et le montre du doigt. Les traits d’abord abstraits se transforme en une grimasse agacée qui engueule l’homme en face du tableau: «Et toi? Qu’est-ce que tu représente?!»

8. Nebelreiterin VII

Im Nebel Aufsteigende,  2014, Acryl und Spachtelmasse auf Nessel, 100 cm x 130 cm

Meine Farben sind verhalten und zurückgenommen. Ich dränge mich nicht auf. Ich mache ihnen keinen Vorwurf. Aber wenn sie dazu neigen, mich aufgrund meiner Bilder zu be- oder gar zu verurteilen, frage ich sie: Was hat das darin von ihnen Gesehene und dabei Empfundene mit ihnen zu tun?

Je peins avec une palette réduite, mes couleurs sont retenues. Elles ne vous sautent pas aux yeux et moi non plus. Je ne vous reproche rien. Au fond, je ne vous connais pas. Mais si vous cherchez à juger mon caractère et ma personnalité à la base de ma peinture je vous demande tout simplement: Vos impressions et les sentiments que vous avez face à ma peinture qu’ont-ils à faire avec vous-même?

Wolfgang Ebert